3.1 - Environnement





EXEMPLES ET INITIATIVES

Des espèces qui améliorent le sol
Les essences à  feuilles tendres (charme, orme, aulne, frêne, robinier, tilleul) produisent une litière riche en. azote et en composés organiques. Pour améliorer la fertilité des sols, il conviient de favoriser, au moins en mélange, ces espèces et de conserver les espèces de sous-bois qui sont aussi déterminantes dans la formation des humus.
Par exemple, le charme mélangé avec le chêne stabilise les litières.
Autre constat : dans une plantation de pins sylvestre, un sous étage de chênes ou d'érables permet d'accélérer la vitesse de décomposition qui peut aller jusqu'à doubler.
D'une manière générale, les arbustes permettent d'accélérer sensiblement le cycle des éléments minéraux.

Des boisements linéaires qui stockent l'eau
Dans l'Yonne, sur le bassin de l'Ouanne (25 000 ha), la suppression en 25 ans de 1 100 km de haie (équivalent de 700 ha) et le retoumement de 2 000 ha de prairies, ont réduit la capacité naturelle de stockage du sol de 2 millions de m3, ce qui pourrait expliquer un doublement du débit maximal des crues,

Des aulnes et des saules qui retrouvent leur place (Conseil supérieur de la pêche, DDAF des Vosges)
Bien adapté.à la régIon, l'épicéa commun a été planté sur de nombreuses parcelles  en fond de vallée et en particulier le long de cours d'eau. Une étude hydrobiologique réalisée sur la rivière Plaine (Vosges) a mis en évidence des érosions importantes des berges sous épicéa. Dépourvues de strate arbustive, les berges enrésinées sont peu stables. Les crues entraînent lo chute des épicéas l'origine des divagations des cours d'eau. Cette érosion colmate aussI les frayères (groviers, rochers), lieux de reproduction de nombreux poissons. Les tronçons enrésinés sont pauvres en diversité et en population par rapport aux tronçons feuillus.

Cette étude a abouti à engager des mesures pour reconquérir les berges ;

- distance de recul des épicéas de 8 m à partir de la crête des berges ;

- plantation d'aulnes glutineux et de saules le long des berges après exploitation des épicéas

Dans certaines conditions, il a été montré l'influence de l'enrésinement sur l'acidification de l'eau, variables selon les essences considérées, acidification qui entraîne une modification de la vie aquatique.

 

Une forêt qui protège nos sols...

Les eaux et les forêts

Une biodiversité moteur de la forêt

Améliorer la qualité de l'air et se protéger du bruit...
 

 

Une forêt qui protège nos sols...

Le feuillage et les racines des arbres, interceptent la pluie et facilitent l'infiltration de l'eau dans le sol. Le boisement est donc un excellent moyen de réduire le ruissellement et donc les risques d'érosion. Il permet aussi de fixer les sédiments pouvant provenir de l'érosion des parcelles agricoles voisines. Sous les forêts se forment, de plus, des types d'humus particuliers dont la préservation est liée au maitien d'une ambiance forestière.
Au siècle dernier, un important programme de restauration des terrains en montagne a été mis en oeuvre dans divers massifs montagneux, avec, au rang des actions prioritaires, le reboisement des zones les plus sensibles à l'érosion. Ces plantations ont permis de réduire les risques de catastrophes naturelles (avalanches, crues torrentielles ...). L'érosion ne se limite pas aux régions de montagne, mais affecte également des régions agricoles peu pentues, notamment du nord de la France dont les sols très légers formés de loess, sont très sensibles à l'érosion.

 

Les eaux et les forêts

A l'échelle d'un bassin versant, le boisement en plein ou linéaire améliore la réalimentation des nappes phréatiques et régule les débits hydriques en aval (écrêtement des crues, élévation du débit d'étiage).
Par ailleurs, la forêt filtre et épure l'eau. En période de végétation, elle retient les éléments minéraux et organiques provenant notamment du lessivage ou du drainage de parcelles agricoles. Cette épuration naturelle à deux sources, le prélèvement racinaire et le phénomène de dénitrification qui s'opère en milieu anaérobie par des bactéries. Elle fonctionne très bien dans les forêts alluviales (ripisylves) et permet, dans les régions où le taux de nitrate des nappes est élevé, d'abaisser ce taux. Ce phénomène de dénitrification est optimum lors des périodes de débordement des fleuves et des rivières.

Boiser
  pour limiter les crues

Depuis 1984 le Cemagref et le service Restauration des Terrains en Montagne (RTM) étudient deux bassins versants des montagnes des Alpes de Haute Provence dont  l'un a fait l'objet d'un reboisement à la fin du XIXe siècle. Les résultats du suivi de mesures montrent clairement l'effet régulateur de la forêt.

  Le Brusquet Laval

  Surface
 Taux de boisement
 Précipitations moyennes annuelles 
 1984-1993
 Débit maximal enregistré en m3/S
 Débit maximal enregistré en
 m3/S/km2
 Débit décennal en m3/S/km2

 Érosion moyenne en T/ha/an

108 ha
87%
850mm

2,3
2,2

0,5
0,52

86 ha
32%
850mm

20
23,5

7,3
105

 

Une biodiversité moteur de la forêt

La richesse de la diversité biologique est le moteur du fonctionnement de l'écosystème forestier. La variété de la micro-faune et de la micro-flore du sol contribue à accélérer le recyclage de la matière organique. Le mélange d'espèces et de strates, qui possédent chacunes des besoins spécifiques à des périodes particulières, permet d'optimiser l'utilisation des ressources du milieu (éléments minéraux, eau, soleil). Ces élèments constituent des facteurs positifs pour la production de bois. C'est également en partie sur l'importance de la diversité biologique que repose la capacité de la forêt à résister aux agressions et à s'adapter à l'évolution de son environnement, notamment sur le plan climatique. Cette biodiversité s'exprime aussi dans d'autres écosystèmes (tourbières, prairies humides, pelouses sèches...) et les boisements ne doivent pas se faire au détriment de ces zones naturelles remarquables.

EXEMPLES ET INITIATIVES

Biodiversité

La notion de biodiversité ou de diversité biologique regroupe "la variété et la variabilité des organismes vivants et des complexes écologiques dont ils font partie" (Chauvet M. et Olivier L.). On distingue plusieurs niveaux de biodiversité.
diversité génétique : c'est la diversité des gènes au sein d'ue m^me espèce. (variétés, races, souches...)
diversité spécifique : elle correspond à la diversité des espèces dans une région, s'exprimant par le nombre d'espèces rencontrées ;
 divesité des écosystèmes : elle représente la différenciation des ensembles formés par le milieau (biotope)  et les espèces.

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la faune et la flore

Plusieurs paramètres influencent l'apparition d'espèces dans un boisement : sa composition, bien sûr, mais aussi sa distance par rapport aux boisements existants la présence de corridors arborés, et surtout sa taille.
Le nombre de plantes et d'oiseaux est généralement proportionnel à la surface de la forêt.
La colonisation des plantes se fera à partir des bois limitrophes. Celle-ci pourra prendre plusieurs dizaines d'années pour certaines espèces.

 

Conserver des ressources
génétiques forestières

La circulaire n° 91/3011 du ministère de l'Agriculture du 9 septembre 1991 souligne la nécessité d'assurer la diversité génétique des espèces forestières qui apparaît comme une richesse devant être préservée au bénéfice des générations à venir. Cette diversité est la meilleure garantie de stabilité des forêts vis-àvis des aléas futurs (réchauffement climatique, pollution atmosphérique, adversités phytosanitaires...)
Elle prévoit l'installation d'un réseau de conservation in situ des essences forestières majeures, seule méthode en mesure de garantir une adaptation continue aux conditions locales. Des protections ex situ concernant des espèces disséminées ou en voie de d'abâtardissement telles que le peuplier noir notamment, sont aussi envisagées.

 

Améliorer la qualité de l'air et se protéger du bruit ...

Par l'importance de sa surface foliaire (15 fois la surface du houppier), un arbre, et a fortiori une forêt, se comporte à la fois comme un filtre et comme un écran. En zone urbaine, en pius de la fixation du CO2 atmosphérique et de la libération d'oxygène, les forêts et les espaces verts fixent une partie des polluants (dioxyde de souffre, monoxyde de carbone, oxyde d'azote, plomb) contenus clans l'air. Les boisements peuvent contribuer à réduire le bruit, notamment en milieu urbain, le long des routes à grande circulation.

EXEMPLES ET INITIATIVES

Epuration de l'air par la forêt

Un hectare de parcs élaborés peut fixer par an 10 kg de poussières et absorber en partie les dégagements de plomb et d'oxydes d'azote. Dans les avenues arborées de Lausanne, la concentration en dioxyde de souffre est réduite de 60% par rapport aux autres.
Des chercheurs russes ont pour leur part montré que le chêne et le sapin  "détruisent" en les interceptant 36% des mycobactéries présentes dans l'atmosphère, le bouleau réduisant les concentrations de 24%.
Mais la forêt libère également des subtances qui sont, pour certains, sources d'allergies : les pollens ou des composés terpéniques.

Atténuer le bruit

Les bandes boisées denses ont une efficacité moyenne contre le bruit. Elles permettent des aténuations de 5 à 15 décibels pour des largeurs d'environ 30 mères. Cette efficacité est moindre aux basses fréquences (inférieures à 1 000 Hz) où le sol a un rôle prépondérant pour arrêter le bruit.

 

Fixer le carbone

Un hectare de forêt créé permet à terme de fixer dans sa biomasse aérienne et souterraine, ainsi que dans l'humus genéré, environ 70 tonnes de carbone. Ceci est à comparer aux émissions françaises de carbone qui sont de 100 millions de tonnes et qui ont pour origine la combustion du pétrole du gaz et du charbon.