5.2 - Ifs Calvados, créer une forêt périurbaine
EXEMPLES ET INITIATIVES
Les « Community forests » en Angleterre
Lancé en 1989, le programme de «forêts communautaires» vise la mise en place à proximité des grandes ogglomtérations, d'espaces forestiers, de 8 000 à 12 000 ha. Ces boisements, effectués tantôt sur des friches industrielles, tantôt sur des terres agricoles ..., marient l'économie à l'agréable, la production de bois d'oeuvre et la création d'espaces récréatifs.
Leur financement est origmal : il provient à la fois d'organismes nationaux (Ministères de l'Agriculture et de l'Environnement, service des forêts ...) et de futurs membres de la «communauté» (collectivités locales, entrepreneurs privés intervenant dans le secteur du bois et des loisirs).
L'image qui résume le mieux les «Community forests» ? Peut-être celle d'un archipel d'ilôts boisés. En effet, pour des raisons de disponibilité foncière, la création de grands massifs boisés d'un seul tenant n'est pas envisageable. D'où l'idée d'essaimer, en fonction des opportunités, autour des agglomérations, des boisements de taille certes plus modestes mais en guise de compensation, de les relier les uns aux autres grâce au maillage de haies et aux zones humides existantes ... Une stratégie qui du point de vue de la biodiversité s'avère très Judicieuse.
20 projets de forêt communautaire sont en cours de constitution en Angleterre.
Un territoire
La commune d'Ifs, située dans la banlieu de Caen, s'étend sur 900 ha. Sa population - 7 000 habitants - est en constante augmentation et devrait atteindre les 8 700 habitants en l'an 2000. Le boulevard périphérique sud de l'agglomération caennaise, qui passe à proximité du quartier du bourg d'Ifs génère d'importantes nuisances sonores.
En 1991, le conseil municipal décide de réaliser un « poumon vert », une forêt pour le XXIe siècle, en bordure du boulevard afin de limiter les nuisances de cet axe routier et surtout de répondre au besoin de la population en matière d'espaces de récréation et de pistes cyclables.
Des partenaires
La Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt a assuré la maîtrise d'oeuvre du projet à la demande de la commune, Ce projet de boisement a bénéficié des aides du Conseil Général et du FFN.
Objectifs du boisement
Création à deux pas du bourg d'un poumon vert aux allures de véritable forêt normande mais aussi coulée verte intégrée aux lisières de la ville constituées par les jardins résidentiels proches, tels sont les diférentes facettes de ce projet qui joue résolument la diversité des essences, des formes et des ambiances. A long terme, certaines parcelles, exploitées en futaie, seront utilisées pour la production de bois d'oeuvre.
Le principal obstacle rencontré par les porteurs du projet fut la maîtrise et l'acquisition du foncier. Sur un coût global de 7,6 millions de francs, l'acquisition du foncier représente 87%, la création de chemin et les plantations proprement dites (boisements, haies et pelouses) 12%, et la maîtrise d'oeuvre 1%.
Créer un environnement de qualité
Réalisés par bandes et par bouquets dans une optique d'intégration paysagère, les boisements privilégient le mélange des essences. La plantation (28 ha) destiné à faire l'objet d'une exploitation forestière se compose d'essences à cycle long (120 ans), comme le chêne pédonculé, le hêtre, et les feuillus précieux - merisier, frêne, érable sycomore - à cycle plus court (50 à 80 ans). Ces feuillus ont été plantés en bandes alternées (3 lignes de merisier, 4 lignes de frêne, 3 lignes d'érable sycomore). Par place et sur 12,5 ha, des sous-étages de bouleaux aulnes, charmes ont été créés. Ils évolueront en taillis sous-futaie, zones propices à la différenciation d'espaces de loisirs. D'autres essences - cytise, olivier de Bohème et sureau noir - ont été disséminés sur 15% de la surface.
Sur les pelouses qui, avec les chemins, occupent 13% de la forêt, ont été implantées des espèces décoratives à grand développement - tulipier ginkgo, cèdre, séquoïa - tandis que des bosquets d'arbrisseaux et d'arbustes complètent le décor en lisière de bois. Un peu moins de 4 km de haies à base de tilleuls et d'érables ont été plantées le long des routes qui, à proximité des habitations, s'enrichissent d'espèces ornementales - if, fusain, genêt, lilas -.