5.4 - Katzensee Suisse, diversifier la plantation et le paysage


EXEMPLES ET INITIATIVES

Colline de Berg à Lenzbourg (Suisse) : 150 ans pour passer d'un terrain nu à une forêt mélangée
C'est en 1857 que le gérant forestier décide de restaurer la forêt domaniale de Lenzbourg en effectuant des plantations de hêtre et de mélèze sur d'anciens terrains agricoles.

Durant les quatre premières années les agriculteurs vont même jusqu'à cultiver des pommes de terre et du seigle entre les rangées d'arbres.

En 1974, les mélèzes sont bien développés, mais les hêtres restent buissonnants et mal formés. Pour transformer cette futaie régulière, le successeur réalise une exploitation pied par pied ou par groupes, introduit de nouvelles essences et facilite la régénération naturelie en pratiquant des trouées.

Aujourd'hui, la forêt de Lenzbourg est une forêt étagée et mélangée où domine le mêlèze accompagné du sapin et du  hêtre et où progressivement érables, tilleuls, merisiers et chênes s'installent.

 

Un territoire

La plantation de 4,3 ha se situe entre Zurich et le village de Regensdorf. Cet espace de transition, entre ville et campagne, est ceinturé par une autoroute et une ligne ferroviaire d'une part, et des cultures agricoles d'autre part. Elle jouxte aussi un marais et une forêt méIangée de 25 ha. A proximité, les deux lacs de Katzensee offrent une zone de détente très appréciée des zurichois, en partie protégée depuis 1956 par la création d'une réserve naturelle.

Des partenaires

La plantation a été réalisée en 1972 afin de compenser les défrichements effectués lors de la construction d'une nouvelle piste de l'aéroport de Zurich.

Objectifs du boisement

La plantation doit remplir en même temps une fonction économique (production de bois d'oeuvre) et récréative liée à la proximité de Zurich.

Créer un environnement de qualité

Une des particularités de cette expérience réside dans la plantation. Elle a été réalisée manuellement, directement sur la prairie permanente sans réalisation d'un labour préalable, ni traitement du sol.

Une grande variété d'essences a été implantée : hêtre, érable plane et sycomore, frêne élevé, bouleau, merisier, cerisier à grappes, tilleul à feuilles en coeur, pin sylvestren mélèze d'Europe. Les arbres sont groupés en bosquets de quelques ares.

Cette forêt a un effet positif en terme de biodiversité car elle accroit la superficie boisée et favorise la migration des espèces entre deux zones de marais à haute valeur biologique.

La mise en place d'une lisière qui suit les irrégularités du terrain et masque la régularité du boisement favorise l'intégration de la plantation dans le paysage. Elle assure aussi la transition entre la prairie et le marais adjacent. Une structure étagée a été obtenue grâce à l'utilisation d'essences variées : érable champêtre, camerisier, viorne lantane et obier, argousier, fusain d'Europe, troène, églantier, sureau noir. Ponctuellement, les arbres de l'ancien verger (pommier, noyer) sont intégrés dans la lisière.

A l'intérieur du boisement, le caractère artificiel n'est pas visible immédiatement. L'alignement des arbres apparait de manière diffuse. Une forte régénération naturelle s'installe et estompe petit à petit les limites des petits groupes d'arbres.

EXEMPLES ET INITIATIVES

Reboiser l'Aigoual :
du pin au hêtre


Entre 1860 et 1976, la surface forestière du mossif de l'Aigoual est passée de 2 200 à 15 600 ha. Lors de ce reboisement, des semis de genêt purgatif furent utilisés en associotion avec le pin à crochet dans les stations les plus riches, le pin noir d'Autriche sur calcaire et, le pin laricio et le mélèze sur les terrains siliceux. Le hêtre, essence naturelle sur le massif, n'a pu être introduit à l'époque sur ces sols trop pauvres. Maintenant, la reconstitution d'un humus forestier favorise sa recolonisation naturelle et permet d'envisager la transformation des pinèdes en hêtraie sapinière au-dessus de 1 000 mètres.
 

Pratiquer la régénération
naturelle sous une peupleraie
dans l'Aisne

En 1974, une peupleraie de 12 ha est : installée sur un sol riche mais sensible au tassement. Pour réduire ces tassements, les entretiens au pied sont interrompus dès 1980. Un couvert végétal se reconstitue lentement grâce aux graines provenant du bois de l'Epaissenoux situé à proximité. Depuis 1987, les dépressages progressifs sélectionnent les plus belles perches de frênes et d'érables qui se développent spontanément. En sous-étage, le chêne pédonculé, le charme, le bouleau, le noisetier, le saule marsault et le sureau noir s'installent.

En 1993, les baliveaux d'avenir ont été désignés afin de constituer à terme un peuplement mélangé de chêne pédonculé, de frêne et d'érable sycomore.