7.3 - Comment boiser

EXEMPLES ET INITIATIVES

Créer une forêt mélangée

Il est possIble de foire évoluer une plantation équienne et monospécifique vers une forêt irrégulière et mélangée. Sur les feuillus, il suffit de pratIquer un recépage étalé dans le temps et l'espaoe qui permet ainsI d'obtenir une futaie, un taillis ou un taillis sous-futaie irrégulier. On peut aussi réaliser une forte éclaircie qui favorise l'installation d'essences secondaires, ou anticiper la première récolte de gros bois en respectant un faible taux de prélèvement pour ne pas déstabiliser le boisement.

Attention aux espèces envahissantes

On portera une attention particuliére aux espèces indigènes qui peuvent soit  être mal adaptées, soit devenir envahissantes (mimosas sur la Côte-d'Azur, robinier, ailante).







Créer une ambiance forestière

Implanter une haie autour de la parcelle à boiser préalablement au boisement va  favoriser l'installation et le développement des plants en limitant l'évapo-transpiration due au vent.

Veiller à la qualité génétique des graines et des plants

Les graines et les plants forestiers destinés à la production de bois font l'objet d'une réglementation précise définie dans la circulaire DERF n° 3010 du 4 décembre 1989 qui vise à n'utiliser que du matériel contrôlé et sélectionné.

La colonisation naturelle de la forêt

La rapidité de colonisation dépend de plusieurs facteurs comme la proximité des semenciers et la ressource en eau, le fait que la parcelle soit nue ou enherbées au moment de son abandon. Elle sera lente sur des coteaux arides et rapide dans des bas fonds humides ou le long de cours d'eau. Ces boisements naturels peuvent aussi être complétés  par des plantations.
Une étude menée dans le Morvan a montré qu'il fallait entre 30 et 50 ans pour atteindre une formation pré-forestière après abandon des cultures ou du pâturage. Certaines espèces comme la fougère ou le prunelier peuvent ralentir le développement des ligneux ; les premiers arbres à s'installer sont le chêne rouvre, le charme et le merisier. Viennent ensuite le chêne sessile et le hêtre.

































Savoir utiliser les pesticides en forêt

Élaboré par un groupe de travail initié par la Direction de l'Espace Rural et de la Forêt du Ministère de l'Agriculture, le document «produits agropharmaceutiques en forêt - 22 questions, 22 réponses» apporte tous les renseignements sur la règlementation et l'homologation de ces produits, sur les risques toxicologiques et le devenir des produits dans l'environnement ainsi que sur les conditions d'utilisation de ces produits.

 

Choisir sa sylviculture

Intégrer la desserte et les chemins

Choisir les bonnes essences

Bien choisir ses plants

Les modes de boisement

Réduire l'impact des lignes de plantation

Maintenir la végétation arbustive et arborée existante

Bien préparer le sol

Contrôler la végétation

 

Choisir sa sylviculture

Le choix de la sylviculrure que l'on soubaite mettre en oeuvre résulte des objectifs que l'on se fixe pour le boisement suite au diagnostic et à l'analyse des enjeux. Il est fortement contraint par le fait que l'on plante sur des terrains non forestiers.
Ce choix doit se projeter dès le départ dans le long terme et être arrêté en fonction du mode de renouvellement que l'on envisage pour le peuplement qu'on est en passe d'installer.

L'environnement économique social et écologique étant susceptible d'évoluer dans le temps, il paraît opportun de rechercher une option qui laisse suffisamment de flexibilité pour répondre au mieux à cette nécessité d'adaptation.

Le choix d'essences objectifs et d'essences d'accompagnement variées, présentant des longévités différentes et donc le mélange pourra s'opérer plus ou moins intimement selon les cas, permet de composer des peuplements mélangés, éventuellement pluristratifié, favorables à la biodiversité, dont l'intégration paysagère est facilitée et dont Ia rentabilité économique semble mieux assurée au regard des variations possibles des cours du bois de telle  ou telle essence sur le marché.

Un traitement en futaie équienne pourra être éventuellement reconduit par coupe rase, lorsque les espèces les plus longévives parviennent à leur diamètre d'exploitabilité (coupes étalées dans le temps pour les autres) ou évoluer vers un traitement en futaie irrégulière avec régénération progressive en évitant des opérations de mise à nu importantes des sols forestiers, traumatisantes pour les humus.

Intégrer la desserte et les chemins

Il est important que la desserte et la création de chemins soient prises en compte le plus en amont possible dans le projet de plantation pour des raisons économiques, écologiques et paysagères. La création d'un nouveau chemin doit prendre en compte son attrait futur et le réseau déjà existant.
La desserte est un facteur économique déterminant à la fois sur l'exploitation forestière mais aussi sur la sylviculture.

Si l'on veut mener une exploitation pied à pied ou par placette, le schéma de desserte doit permettre d'accéder à toutes les parcelles.

On veillera à ce que les pistes perturbent le moins possible l'équilibre des milieux naturels et des populations d'espèces et évitent de détruire ou de fragiliser notamment des éléments remarquable du patrimoine naturel. On s'attachera à ce que les pistes soient peu visibles depuis les points de vues ou les lieux fréquentés (villages, sentiers de randonnées, routes...). Il est égaLement important d'assurer une revégétalisation si possible naturelle ou éventuellement artificielle des talus et de façonner des lisières progressives dès la plantation qui améliorera l'intégration paysagère.

Choisir les bonnes essences

Chaque essence a ses exigences propres, vis à vis notamment du sol et du climat. Une espèce bien adaptée sera plus résistance et plus productive, et donc assurera la réussite économique de la plantation.

Il est donc primordial de connaître la palette végétale adaptée aux conditions stationnelles des parcelles (nature, humidité et profondeur du sol). On pourra se référer à la carte de végétation de Gaussen-Rey (réalisée par le CNRS Toulouse) et aux divers travaux menés par les organismes forestiers ou agricoles (cartes pédologiques, typologie de stations, catalogues des stations, données de l'inventaire forestier national).

Bien choisir ses plants

Cependant, choisir une essence adaptée n'est pas suffisant. Il convient aussi de vérifier l'origine des semences ou des plants. Leur provenance fait l'objet d'une certification portant sur leur lieu de récolte et garantissant une parfaite adaptation à la région.

Veiller à l'origine des plants c'est aussi limiter les risques de «pollution génétique» des essences forestières. En effet, chacune d'elles fait l'objet d'une grande variabilité génétique, avec des écotypes adaptés à certaines conditions stationnelles.

Les modes de boisement

La plantation peut être réalisée par semis direct lorsque les conditions de sols sont favorables à de bonnes conditions de germination. Elle peut être privilégiée pour les espèces supportant mal la plantation (chênes) et également pour compléter des colonisations naturelles. Le semis a aussi l'avantage d'être moins onéreux et d'être plus facile à transporter et à stocker qu'un plant. Par contre, le semis est plus sensible à la concurrence herbacée et nécessite une préparation clu sol soignée.

La plantation est la technique la plus utilisée : le taux de reprise est important et l'emploi de protection (paillage plastique, manchon) améliore la survie des arbres les premières années en limitant la concurence herbacée et en préservant les plants des dêgats de gibier.

La colonisation naturelle qui concerne de nombreuses surfaces délaissées peut également être valorisée dans certaines conditions. Il est alors nécessaire de sélectionner les tiges que l'on souhaite conserver à terme. La végétation qui vient s'installer dans une plantation monospécifique est aussi un moyen de diversification des essences forestières et arbustives.

Réduire l'impact des lignes de plantation

Afin de faciliter la plantation et l'entretien futur, les plantations sont mises en place selon des lignes parallèles. Or, cet aspect est parfois défavorable à l'intégration paysagère du boisement.

On peut alors chercher à rompre l'alignement des arbres à proximité des routes et chemins en déviant par exemple, les lignes de plantation à compter d'une certaine distance de la route.

La solution la plus efficace est de réaliser des plantations aléatoires ou à densité variable sur une bande le long des routes et des chemins. Elle pose par contre des problèmes d'entretien.

Mais, en région de montagne ou de côteau, on a souvent une vision dominante ou oblique sur le boisement : ces techniques ne permettent pas de masquer les lignes de plantation. Réduire ces impacts implique de réaliser une plantation aléatoire sur l'ensemble de la parcelle ou de réaliser des plantations par bouquet. On peut aussi avoir une action dans ce domaine en ne pratiquant pas uniquement par des éclaircies systèmatique.

Maintenir la végétation arbustive et arborée existante

Pour favoriser la biodiversité, il est toujours souhaitable de conserver certains éléments de la végétation naturelle existante (arbre isolé, bosquet, haie, ...) ou certains micro-habitats. Cette végétation colonisera et enrichira le peuplement final.

Bien préparer le sol

Le travail du sol

Un boisement nécessite souvent des travaux préparatoires. Ils ont pour but d'améliorer la reprise des plants en limitant la concurrence entre la végétation existante et les jeunes plants. Aussi, cette préparation du sol repose sur la suppression, au moins partielle, de la végétation existante. Cependant, on peut chercher à tirer partie des avantages que peut apporter le maintien de la végétation en place: protection contre le vent, protection du sol, intérêt paysager.

La préparation vise aussi à homogénéiser les conditions du milieu (humidité, porosité du sol). La préparation du sol consiste généralement à effectuer un sous-solage léger, dit «agricole», qui permet de décompacter un horizon tassé sous une prairie permanente ou à détruire la semelle de labour des terres cultivées.

Ce travail du sol, essentiel pour la réussite de la plantation, sera donc réalisé dans les meilleures conditions, notamment par temps sec afin d'éviter tout tassement du sol. La fin de l'été est propice à cette intervention et laisse une période permettant la restructuration du sol avant la plantation.
Mais, tout travail du sol augmente la sensibilité du sol à l'érosion. S'il existe des risques d'érosion, le sous-solage sera réalisé selon les courbes de niveau. Si la pente est trop forte et ne permet qu'un sous-solage selon la ligne de plus grande pente, le sous-solage sera abandonné au profit d'un simple labour (travail superficiel avec retournement). Les appareils à dents (cultivateurs, scarificateurs, chisel) conviennent également quand on veut éviter de retourner des sols peu structurés donc sensibles à l'érosion.

Le désherbage

Le désherbage est une action complèmentaire du travail du sol qui vise à détruire la végétation, en place avant de réaliser la plantation. Il n'est pas toujours nécessaire. L'enherbement assure aussi une fonction de protection du sol et de nourriture pour la faune sauvage.
Le désherbage doit se faire avec précaution du fait de la toxicité de certains phytocides envers les animaux et les risques de contamination du milieu environnant (pollution des sources, des mares et des rivières).

Protéger les plantations de la pression animale

Cet élément ne doit pas être négligé, car les jeunes plants sont très sensibles aux attaques de rongeurs ou d'herbivores. Si le diagnostic préalable a mis en évidence une telle menace, la protection est indispensable pour éviter de perdre de nombreux plants.
Les plants sont protégés à l'aide de manchons grillagés ou de plastique de 1,2 m pour le chevreuil, de 2,5 m pour le cerf. S'il s'agit de lapin, un manchon en grillage métallique ou plastique de 20 cm de diamètre et 60 cm de haut arrimé à deux piquets convient.

Contrôler la végétation

Afin de limiter l'usage de phytoides, on peut restreindre la zone traitée au pied de chaque plant ou sur la ligne de plantation.

Mais si l'on veut contrôler la végétation concurrente, l'intervention mécanique (débroussailleuse, épareuses serpes...) dans l'interbande est encore la solution présentant le moins de risques environnementaux.

Cependant, le maintien ou le développement d'une végétation d'accompagnement est un facteur favorable à l'intégration paysagère du boisement : les Iignes parallèles de plantation sont estompées par les arbustes et les arbrisseaux qui se développent. Cette colonisation est source de biodiversité, et peut aussi jouer un rôle dan l'élagage naturel des essences objectif. Conserver cette végétation, si la nature le permet, favorise l'évolution d'une plantation équienne vers une forêt irréguliere composée d'arbres d'âge divers.